Dans ce petit village sur les rives de l' Auzon
coule une claire rivière blottie entre deux monts.
Sidoine Apollinaire nous en vanta la terre qui berça l'enfance de Jacques Delille
élevé en ces lieux dans ce coin auvergnat.
Chanonat, vieux bourg de charme aux pierres jaunes et noires.
Avec des auvents, des escaliers en pierre s'ouvrant sur des cuvages,
portes rondes ouvragées, fenestrons grillagés, tourelles,
balcons de fer forgé, témoignage d'un passé encore plus raffiné.
Une ruelle dévale sur des rives verdoyantes.
Au bord du ruisseau un porche s'ouvre sur une cour
toute fleurie d'ornementales giroflées, d' antiques bâtiments,
des marches usées, des portes blasonnées chargées d' armoiries.
Site chargé d' histoire, de vallons en châteaux :
Celui de La Batisse aux tuiles provençales,
avec tours coiffées de coupoles à lanternon.
Vision de fraicheur bucolique de ses jardins dessinés par Le Nôtre.
Le château de Varvasse cher à Giscard d' Estaing,
élégante et austère batisse
dont le cours d'eau qui la traverse
donne toute sa quiétude aux lieux.
Sur la place au hasard des vieilles ruelles pittoresques
on découvre une fontaine en pierre monolithique
en hommage au Poète déjà séduit par les jardins, les ruisseaux,
les ombrages, la fontaine en fait mémoire avec cette merveilleuse emphase :
'' A notre illustre nourrisson,
A Delille enfant d' Apollon,
Nous consacrons cette fontaine.
Ce sont les eaux de l' Hippocrène,
Puisqu'elles coulent sous son nom ''
Près des maisons rurales, on cultive la vigne
une croix de chemins dédiée à Saint Anne se dresse sur la route.
Celle de Saint Julien en pierre de Volvic,
une croix d' andésite sur la place se dresse proche de l'austère église romane ( Saint Etienne ).
Dans la campagne des cabanes de pierres sèches,
empilements sphériques, s'ouvrent sur des ''Courtas '',
abris protégeant le berger lors des orages.
Près de la rivière qui coule sereine,
les peupliers y peignent dans l'eau leurs reflets.
Dans la caresse des roseaux, j'entends des chants d' oiseaux
par mon sentier solitude, j'éprouve un sentiment de paix et de quiétude.
Monique Laurent.
Le retour à l’enfance,
De retour à l’enfance, je retrouve en ces lieux
Le petit village charmant aux riantes demeures, aux frais paysages,
Le moulin, la cascade, les fontaines et la tour, le jardin, le verger,
Où enfant je cueillais d’une main furtive,
Des fruits vers dont le larcin adoucissait le goût.
Mon enfance s’est passée près d’une jolie rivière
Elle m’a bercé d’un éternel murmure
Quand je peux m’échappe,
J emprunte le chemin de noisettes sauvages et framboisiers
Doux souvenirs d’enfance toujours chers à mes yeux.
Mes amours de jeunesse me reviennent en mémoire,
Retrouvailles entre amis, évocations mélancoliques
Amours et temps enfuis de mes primes saisons.
Dans les prairies les fleurs des champs fleurissent
Tranformant le vallon en Eden enchanteur.
Elle est mystérieuse ma claire rivière
Où des naïades à l’œil perfide hantent les bords
Excitant ma curiosité enfantine.
Je retrouve le long de ses rives ombragées
Le doux clapotis de ses eaux charmant mon cœur.
Jeune gamin, je partais seul à sa découverte
La menthe sauvage embaumait l’air léger
Je passais à travers des touffes de reine-des-prés,
Je m’approchais de ses rivages enchanteresses
Guidé par le frais chuchotement de l’eau.
Elle était là, devant moi, ma jolie rivière,
Un hoche-queue gobait des insectes de lumière
Sautillant sur une pierre, immobile contemplant cette nature tranquille
Emu par cette beauté, j’avais le sentiment de partager un peu d’éternité.
Il me semblait que j’étais seul au monde.
Cette rivière qui si souvent m’a fait rêver, porte le joli nom de
« l’Auzon »
Monique Laurent