PIERRE DE FEU
Soudain, dans la sombreur, lasse de hoqueter
Une hydre hiératique aux quatre-vingts gargouilles
Décida de laisser son courroux éclater
Vomissant l’incarnat, auréolé de rouilles.
Rien ne pût endiguer ce torrent de géhenne
Il emplit les vallées de sa langue de poix
Désintégrant l’humus, dalle cyclopéenne
Reposant à jamais sur notre sol gaulois.
La lueur expira, le carmin devint gris
Et lave de Volvic, pierre crépusculaire
Aux multiples talents dont l’homme s’est épris ;
Il extirpa le roc d’un repos millénaire.
Récura ce joyau de ses gangues natales
D’un savoir étonnant il devint l’héritier,
Perçant le firmament d’altières cathédrales
Ornant de fiers donjons le pays tout entier.
Robert CABALL - Volvic